Les heures de colles c'est so funny ( Bridget )

Ca faisait un bail que Léo n'avait pas été collé. Juste après avoir laissé Nolan et ses baisers de pervers dans les Jardins, Léo avait filé. Paniqué, choqué. Seigneur, il venait recevoir son premier baiser d'un mec et en plus, ça ne l'avait pas dégoûté ! Au contraire. Nolan avec des lèvres presque aussi douce que celle d'une fille et au lieu d'avoir le goût d'un gloss quelconque, elles avaient le goût de l'herbe & de la vodka. Léo dû admettre que ce parfum était loin d'être désagréable. Mais, car il y a toujours un mais, Nolan était un mec, lui aussi était un mec. Et il avait une copine.Pourquoi être un Léo Rodriguez était si compliqué ?
Enfin, le jeune homme avait donc courru dans les couloirs comme un fou, avait bousculé Edward qui l'avait engueulé et blabla et Léo lui avait répondu d'aller se faire ... cuire un oeuf ( Toujours poli ce petit ! ). Ca n'avait guère plu à Edward et le voilà en colle. Comme un crétin, affalé sur sa table, à grifouiller sur sa seule occupation qui était son crayon machouillé et un morceau de papier.

Bridget pénétra dans la salle, l'air las. Comment elle s'était retrouvée là ? Une longue histoire... À la suite d'un pari stupide avec des amies, elle s'était retrouvée dans de charmants sous vêtements à déambuler dans un couloir, heureusement entourée de ses amies... Qui la plantairent à l'arrivée d'Edward ! Rouge tomate et indigné, mais surtout très très amateur, de la tenue de la jeune femme, il l'avait coller pour l'aprèm' !
Tss. Sale vieux pervers. Au moins elle l'avait gagné, son pari...

Quand son regard se posa sur Léo, la joie l'envahit d'un seul coups et la fit sourire. Cette heure de colle allait être moins ennuyeuse qu'elle n'y paraissait !

Elle s'approcha du jeune homme et l'enlaça doucement par derrière, plongeant son nez dans son cou, où elle déposa un petit baiser.

Privet ! le salua-t-elle. Elle l'embrassa sur la tempe. Comment ça va mon Léo ?

Trop perdu dans les pensées de son esprit, fort étriqué en cette jolie après-midi. Jolie, tu parles ! Il venait de se faire embrasser par un garçon. Ca pouvait provoquer un trauma, ça ? Sûrement, en tout cas pour Léo.

Salut Bee. Soupira la jeune homme en continuant ses barbouillages.

Bridget prit place à côté de Léo. Qu'est-c'qui avait bien pu lui arriver pour qu'il soit dans cet état là ? ... Oh non ! Un problème avec Héléna ?! Bridget pria pour que se soit tout sauf ça !!
Elle rapprocha sa chaise de celle de Léo, croisa ses bras sur sa table et y posa sa tête, pour être à la même hauteur que son ami.

Mauvaise journée ?

Léo osa lever un regard empli de déséspoir et d'interrogation vers Bridget. Le dire ? Ne pas le dire ? Le jeune homme hésitait. Il avait l'impression que si il se confiait, une lente délitescence allait l'envahir, le plongeant contre son gré dans les affres de la lucidé. Douloureux.
Léo douta encore un instant. Bridget était la meilleure personne a qui il pouvait dire ça et il ne voyait personne d'autre à qui il pourrait se confier. Du moins sur ça. C'était si ... perturbant.

Tout à l'heure, un type, un nouveau un blond m'a embrassé. Et ... La partie la plus difficile à dire. Voilà. Se résigna t'il finalement. Il ne voulait pas s'avancer sur ses interrogations perturbées et qui relevait du psychologue.

Bridget paniqua un instant face au regard de Léo. C'était si grave que ça ?!
Et là, ce fut la révélation. Oh... Ah oui, elle comprenait que se soit perturbant... En d'autres circonstances, elle aurait éclater de rire et aurait lancé des " Je te l'avais dit ! ", mais là c'était sûrement pas adapté...

Elle sourit à Léo, rassurant et prit sa main qui ne cessait de gribouiller sur le parchemin et la serra caressa du pouce.

Nolan je paris ? demanda-t-elle. Il en rate pas une, lui... Je comprend que ça t'ai traumatisé... C'était si désagréable ?

Tentative minable de plaisanter...

Ah oui. C'est vrai qu'il te connaît. J'avais zappé. Grommela Léo. Ce n'était pas grave tout ça, c'était la débâcle totale. Il libéra sa main et se remit à gribouiller ses inépties. Ca, ça te regarde pas.

Bridget se redressa pour venir embrasser le front de Léo. Elle lui caressa doucement les cheveux.

Pas génial comme rencontre, j'espérais que vous vous entendriez bien... avoua-t-elle. Tu sais, te torture pas trop. Il t'a embrassé, ça t'a dégoûter, colle lui un pain et puis voilà... Ca a l'air simple comme ça, mais vraiment, Léo, il faut pas te donner mal au crâne à cause de ça...

Effectivement, si ça m'avait dégoûté, ça aurait été simple. Murmua Léo, timidement et ses joues devinrent rouges illico. Il avait beaucoup rougi pour la journée.

Bridget écarquilla les yeux.
Oh... My... Gosh... !

Oh... Oh. Oh ! ... Oh !

Elle bugua un moment. Okay, reconnection, reconnection !! Léo avait besoin d'aide, là, pas d'une statue !

Ne sachant que dire pour l'instant, la jeune femme enlaça son ami. Elle pressa doucement ses lèvres contre sa tempe, tout en caressant ses cheveux bruns.

Détens-toi, mon tit lion, fit-elle d'une voix douce, ça n'a rien de mauvai... Et ça ne veut pas forcément dire que tu es gay ou attiré par Nolan. T'as peut-être trouvé agréable, parc'qu'il te faisait penser à quelqu'un ? Il est blond, et des copines blondes, t'en as eu plusieures.

Léo soupira. La réaction de Bridget ne l'aidait pas franchement. En tout cas la première réaction de Bridget. Le jeune homme soupira derechef, puis secoua la tête.

Non. Ce n'est pas ça. Ca ne m'a fait penser à aucune de mes copines. C'était différent et pas en mal, c'est bien ça le problème.

Bridget retint le sourire qui tentait d'étirer ses lèvres.

Bon, alors... peut-être, je dis bien peut-être, que tu pourrais être attiré par Nolan. Peut-être juste histoire de tester un nouveau truc...

Ah non ! S'écria Léo en sautant sur sa chaise. Tellement d'ailleurs qu'il se cogna violemment les genoux contre le dessous de la table. Non, non, non ! Non ! Il n'est pas normal.

Bridget sursauta légèrement.

Déstresse Léo, conseilla-t-elle, gardant sa voix douce et posée. C'est vrai qu'il est spécial, mais il est pas méchant...

Je t'ignore. Lâcha Léo.

Il n'était pas d'humeur, et encore moins en état psychologique. Il avait l'impression de se noyer dans la nébuleuse. Il nageait dans un brouillard émotionnel et si le flou excite certain, pour Léo ça l'effraie. Il avait cette dérangeante impression de ne plus avoir de repère et de devoir se remettre en questions sur des choses et des sentiments qu'il avait pris pour acquis. Triste erreur. Léo s'avachit de nouveau sur sa table. Las de reflexion. Il reprit ses gribouillages

Bridget ne dit rien pendant un moment, regardant son Léo dessiné n'importe quoi sur le parchemin. Son pauvre tit lion... Elle irait toucher deux mots à ce blondinet dévergondé !!!

Léo... ? se risqua-t-elle.

No reaction. Bon, à tous les coups, il ne l'écoutait pas. Tant pis...

Tu as trouvé ça agréable, ne te donne pas mal à la tête pour ça. Ca ne changera rien. Tu peux être attiré par ce crétin, mais seulement lui, pas forcément les mecs en générale. Et de toute façon, dans l'immédiat, j'imagine que tu n'as pas envie de recommencer, donc arrête de ruminer, va lui coller une beigne, et... et on verra après...

Sa main glissa de nouveau dans les cheveux de Léo. Allez savoir s'il l'écoutait...

Je ne frapperai personne. Dans ma vie, j'ai seulement frappé Dan et Will. Et la liste s'achève là. Rétorqua Léo. Il avait malheureusement rien entendu. Il garda un mooment le silence, trop ankylosé par tant de réflexions. Je n'ai pas les mots pour l'expliquer, Bridget.

Bridget soupira. Bon. Extra. Il ne l'écoutait pas.

Léo, t'es pas gay, okay ?! Ou pas encore. T'as aimé qu'il t'embrasse, mais à part ça, t'es pas attiré par lui... si ? Au pire, t'as deux solutions : continuer ta petite vie en t'en foutant royalement, ce qui risque d'être très difficile, ou aller le voir, l'engueuler et devenir en faire un "sex-friend".

Court, net, précis. Si il réagissait pas plus que ça après ça, elle lui en collait une pour le réveiller.

Léo failli réitérer son fameux " Je t'ignore " mais préféra se taire. Il avait entendu Bridget mais il ne savait que répondre. La langue était si vaste, des tonnes de vocabulaire s'offrait à lui pourtant pour décrire ce qu'il ressentait à ce moment là, il n'en avait aucun, mis à part peut-être des points de suspension ... Mouais. Lui qui était si éloquent d'ordinaire, c'était un vrai paradoxe. Il soupira, il avait l'impression d'être un vieil idiot fraîchement demi-gay, demi-hétéro aux pensées névralgiques. Pitoyable.
Le mutisme ne lui ressemblait guère pourtant, il ne savait réellement plus quoi dire. Que dire, d'ailleurs ? Ecoute, Bridget, je n'ai pas trouvé qu'embrasser Nolan était dégoûtant. Au contraire, c'était agréable et si j'avais un peu de c*uilles j'aurai recommencé ? Non-non. L'audace ne faisait guère partit du caractère de Léo.

La main de Bridget s'approcha du front de Léo... et y colla une pichenette !

Léo, réveille-toi un peu ! grogna le jeune femme. Ca sera quoi quand on parlera sexe... ?

Ce passage là promettais d'être marrant !

Léo, si t'avais pu, t'aurais recommencé ?

Le sexe ça se vit, ça ne se parlera pas. Grommela Léo, à tout hasard. Il ne savait même pas pourquoi il venait de sortir cette stupide inéptie. Bee, ma petite Bee. Soupira t'il. Ne joue pas aux psys avec moi.

Bridget haussa les épaules.

Alors dès que cette colle est finie, va le voir, et embrasse le. Te prends pas la tête, vive le feeling. Ca ou l'oublié, mais se serait bête, n'est-ce pas ?

Léo ne répliqua rien tout de suite. Il avait l'air si amorphe, c'était triste. L'outrecuidance n'avait jamais été son point fort. Jamais. Léo était un trouillard qui se complaisait dans sa tranquillité de froussard. Pourtant, étrangement, cette fois, à ce moment précis, il avait envie d'être audacieux. De sortir tout de suite de cette salle, d'aller retrouver Nolan et de l'embrasser. Comme ça. Oui mais bon ... Pour l'instant, il n'avait pas l'air tant que ça décider à se lever de sa chaise.

Je ne sais pas où est Nolan de toute façon.

Excuse minable, digne de ce minable Léo Rodriguez qu'il était à ce moment précis. Ainsi à ses morfondre sur son sort, ça méritait des giffles ainsi qu'un coup de pelle dans son joli minois.

Et puis, j'aime Helena. Je l'aime plus que j'ai aimé Mélanie et je l'ai presque autant que j'ai aimé Azusa.

Cette excuse était plus plausible et vu son regard malheureux, digne d'un chien battu abandonné par son maître, on ne pouvait que croire en la sincérité de ses paroles.

Léo... soupira Bridget, de plus en plus agacée par la no reaction de son ami. Arrête d'être comme ça, c'est pas la fin du monde. Si t'aimes Héléna aussi fort que tu le dis, va coller ton poing dans l'a jolie face de c't'imbécile et on en parle plus. Et tu vis ta vie avec Héléna. Et dans quelques années, quand t'auras compris que t'es passé à côté d'un truc, tu t'en voudras, déprimeras, casseras avec Héléna et tenteras de retrouver Nolan.

Très bien. Grogna Léo, en se levant. Il prit la main de Bridget pour l'inciter à se lever à son tour. Suis-moi. On va chercher Nolan. Ordonna t'il en commençant à se diriger hors de la salle. Il n'allait pas laisser ce blondinet angélique ( Tu parles ! ) lui gâcher sa vie amoureuse avec Helena. Il avait attendu qu'elle le pardonne, c'était chose faîte et il ne voulait pas tout foirer. Ma vie avec Helena ne sera pas gâchée, au fait. Elle sera la plus belle de toute !